Vers un vaccin contre l’asthme ?

L’asthme allergique touche 300millions de personnes dans le monde, un nombre qui a doublé en 10ans. Face à cette maladie respiratoire chronique, le traitement est essentiellement symptomatique mais aujourd’hui une équipe française avance une nouvelle piste: la possibilité d’un vaccin, aujourd’hui testé chez l’animal.

Des chercheurs français travaillent à la mise au point d'un vaccin contre l'asthme allergique.

Bloquer la réaction allergiqueTrès souvent, l’asthme est causé par une réactivité anormale à des substances de l’environnement appelées allergènes. Cette hypersensibilité se traduit par une inflammation importante au niveau des bronches et des bronchioles des individus. Toux, des sifflements dans la poitrine, une gêne respiratoire, une oppression thoracique… la capacité des patients à respirer est altérée.Aujourd’hui, la prise en charge combine des traitements de crise et des traitements de fond, qui permettent de réduire l’hyperréactivité et l’inflammation bronchique. Un seul traitement pérenne permet de traiter cette hypersensibilité : la désensibilisation ou immunothérapie spécifique. Elle consiste à administrer des doses croissantes d’allergènes afin de diminuer les symptômes lors d’une exposition ultérieure. Mais l’efficacité de cette technique reste assez contraignant, avec des résultats variables selon les patients.Vers un vaccin ADN contre l’asthme allergique ?Face à cette maladie, des chercheurs français de l’Inserm et du CNRS ont imaginé une technique de vaccination innovante, basée sur l’ADN de la substance allergisante. “Plutôt que d’administrer des extraits d’allergènes de manière répétée afin de diminuer la sensibilité, nous avons travaillé à partir de séquences d’ADN spécifiques (de l’allergène) responsables de l’allergie. Quelques études ont montré le potentiel thérapeutique de cette stratégie mais il fallait trouver des techniques s’assurant de la faisabilité chez l’homme“, explique Bruno Pitard, Directeur de l’équipe Innovations en Biothérapie de l’Institut du thorax (CNRS/Inserm/Université de Nantes).En Europe, Dermatophagoides farinae 1 (Derf1) est un allergène très commun véhiculé par l’acarien Dermatophagoides farinae. Le principe est d’identifier les séquences d’ADN correspondant à cet allergène Derf1 (à l’origine de sa synthèse). Les chercheurs ont ensuite fabriqué des milliers de nanosphères en polymère biodégradable dans lesquels ils ont inséré ce matériel génétique. Cette séquence d’ADN, transportée dans ces “taxis moléculaires“ dans les cellules musculaires, assurant la synthèse protéique de l’allergène, devait permettre de moduler la réponse allergique aux acariens.Pour prouver le concept avec cet allergène, ce vaccin a été testé sur des modèles de souris saines, puis optimisé dans un modèle de souris asthmatiques. Chez ces dernières il déclenche une fabrication d’anticorps spécifiques anti Derf1 et une réponse cellulaire spécifique de Derf1. Le système immunitaire privilégierait ainsi cette réponse non allergisante, protectrice lorsque l’allergène est rencontré. Avec deux injections intramusculaires administrées à 3 semaines d’intervalle, l’hypersensibilité des voies aériennes et les témoins de l’inflammation (niveaux de cytokines) ont été significativement réduits.Suite à ces bons résultats, des essais cliniques chez l’homme pourrait intervenir dans les 3 à 5 prochaines années.David BêmeSources :DNA/amphiphilic block copolymer nanospheres reduce asthmatic response in a mouse model of allergic asthma. Beilvert F, Tissot A, Langelot M, Mevel M, Chatin B, Lair D, Magnan A, Pitard B. Hum Gene Ther. 2012 Mar 19. (

abstract accessible en ligne)Communiqué de l’Inserm – avril 2012Click Here: Cheap Chiefs Rugby Jersey 2019

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